Sécurité. Présidentielle : l’enjeu marseillais

Publié le 1 Septembre 2011

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La visite de Claude Guéant à Marseille le rappelle : la sécurité sera, plus encore qu’en 2002 ou 2007, au coeur de la prochaine campagne.

 

La reprise en main était annoncée, mais pas la contre-offensive éclair de Martine Aubry. Pour Claude Guéant, l’enjeu était simple : mettre un coup d’arrêt à la dégradation de l’ordre public dans la deuxième ville de France. Pour la première secrétaire du PS, les arrière-pensées n’étaient qu’ électorales : démontrer que, malgré ses promesses, Nicolas Sarkozy n’avait en rien amélioré la sécurité des Français depuis son arrivée au ministère de l’Intérieur, en 2002, puis à l’Élysée, en 2007…

Une assertion que Claude Guéant s’est attaché à démentir en rappelant les chiffres nationaux (un taux d’élucidation des affaires passé de 26 à 37 % entre 2002 et 2010, mais aussi une baisse de la délinquance de 17 % pour la même période, soit « 500 000 victimes de moins ») et en démontrant qu’à Marseille même, l’aggravation récente de la situation ne devait pas faire oublier un recul global de 7,5 % de la délinquance en dix ans.

Surtout, le ministre de l’Intérieur avait choisi de faire parler les symboles. En choisissant de visiter le quartier de la Porte d’Aix, sorte de petite Algérie retentissante de “youyous” et fourmillant de grand-mères en costume traditionnel et tatouages au henné, Claude Guéant se rendait aussi à deux pas du fameux parking tenu, voici encore quelques semaines, par des caïds locaux, là même où fut démantelé, début août, un non moins célèbre camp de Roms… pour la défense duquel le PS s’était mobilisé ! Message on ne peut plus limpide : que valent, après cela, les rodomontades d’une candidate à la candidature qui voudrait incarner, en 2012, la “présidente de la sécurité” ?

Martine Aubry reproche-t-elle un déficit de 10 000 policiers sur l’en semble du territoire ? Claude Guéant n’a aucun mal à lui rétorquer que c’est, à peu près, ce qu’a coûté l’instauration des 35 heures dans la Police nationale. Seul point marqué par Martine Aubry, mais au détriment, cette fois, du maire Jean-Claude Gaudin, qui s’est toujours refusé – comme d’ailleurs les socia listes – à armer la police municipale : le rappel des 3 000 vols avec violence commis à Marseille durant les trois premiers mois de l’année (soit une moyenne ahurissante de 33 par jour !)

Un préfet formé à l’école de la sécurité publique

Résultat indirect de la visite de Claude Guéant ? Le maire de Marseille s’est en tout cas engagé à recruter 100 policiers municipaux supplémentaires, et à installer 1000 caméras de surveillance « dont 400 seront opérationnelles d’ici la fin de l’année ».

Deux heures plus tard, dans une chaleur étouffante, Claude Guéant présentait à la presse le nouveau préfet délégué adjoint à la sécurité, Alain Gardère, un homme de terrain qui amène dans ses bagages 166 policiers supplémentaires, en sus des 117 déjà implantés par Brice Hortefeux. “Pur produit de la sécurité publique” – contrairement à son prédécesseur, Gilles Leclair, formé à la PJ – , Alain Gardère avait été remarqué pour la première fois en 2002 par Claude Guéant, alors préfet de la région Bretagne. Directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) d’Ille-et-Vilaine, Gardère se verra bientôt appeler au ministère de l’Intérieur comme directeur de cabinet du DGPN, Michel Gaudin. En 2005, il dirige la police urbaine de proximité (Pup) de Paris (13 000 policiers) avant de prendre en charge, en 2009, sous l’autorité de ce même Gaudin, l’ensemble de la sécurité de l’agglomération parisienne (26 000 policiers, répartis dans 87 commissariats). Une expérience qui certes ne sera pas de trop, mais qui fait dire à beaucoup de policiers que si quelqu’un doit réussir à Marseille, ce sera lui…

Pour Jean-Claude Gaudin, cette nomination est une bouffée d’oxygène. Retrouvant sa faconde d’autrefois, le maire de Marseille vient même de recommander à Martine Aubry de balayer devant sa porte avant de dispenser ses leçons aux autres. En l’occurrence, devant le conseil général des Bouches-du-Rhône.

Un avis qui n’a pas plu à la candidate qui, visiblement gênée, s’est refusée à lâcher un seul mot sur le cas Guérini, laissant à Harlem Désir, premier secrétaire du PS par intérim, le soin de suggérer que dans le cas (probable) de sa mise en examen, le 8 septembre, ledit Guérini serait bien inspiré de démissionner de la présidence de l’assemblée départementale…  Jean-Michel Verne

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Coups de semonce à Marseille, par Jean-Michel Verne


source : 
www.valeursactuelles.com

Rédigé par SDPM

Publié dans #presse et sécurité

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