Délinquance: “Le phénomène s’amplifiera jusqu’au séisme politique”

Publié le 1 Septembre 2014

Xavier Raufer. Mettre le noyau dur des délinquants derrière les barreaux.

Xavier Raufer. Mettre le noyau dur des délinquants derrière les barreaux.

Interview. Pour le criminologue Xavier Raufer, l’augmentation des violences est la conséquence d’une justice qui refuse d’appliquer les bonnes méthodes.

Incivilités, violences, crimes, chaque jour amène son lot de faits divers. Pour beaucoup, la France est devenue invivable. Comment en sommes-nous arrivés là ?

À partir du moment où la justice cesse d’exister, où le système judiciaire s’effondre, l’être humain retourne à l’état de nature. Cela a toujours été vrai, quel que soit l’endroit, quelle que soit l’époque. Or, depuis quelques années, particulièrement depuis 2012, la justice est en roue libre. Christiane Taubira a décidé que les voyous étaient innocents. Ces gens-là ne sont pas idiots, ils savent dès lors qu’ils n’ont plus rien à craindre. D’où le tsunami de vols, de violences, de crimes…

Les zones de non-droit sont-elles en pleine expansion ?

Les “violences urbaines” concernent grosso modo 26 départements, et se déroulent dans des zones très précises et connues de longue date. Ces zones ne s’agrandissent pas, mais ce qu’il s’y produit est de plus en plus grave. Demandez aux livreurs de pizzas, aux médecins, aux pompiers où ils ne veulent plus aller : vous aurez une carte très précise en très peu de temps. Et les auteurs des violences sont, eux aussi, bien connus.

Comment expliquer que les forces de l’ordre ne puissent plus pénétrer dans ces zones ?

Les policiers essaient de faire leur travail ; ils ont même une patience de saint, mais ils se savent impuissants. Les délinquants qu’ils interpellent sont trop souvent libérés dans la minute. Raymond Aron disait qu’un État de droit est un État « en paix à l’intérieur, respecté à l’extérieur ». Cette paix intérieure s’obtient notamment par un continuum police-justice-pénitentiaire. Si l’un des maillons ne fonctionne pas, tout est fragilisé.

Quelles solutions préconiseriez-vous pour que l’État retrouve ses droits sur l’ensemble du territoire ?

Il faut convoquer les préfets des départements concernés, leur demander la liste des individus qui ont eu affaire à la police plus de tant de fois par mois. Mettre ce “noyau dur” derrière les verrous ferait baisser la criminalité de moitié. Et ce ne serait nullement arbitraire : observer les faits et gestes de ces personnes pendant une semaine suffit à les faire inculper. Il importe de se convaincre que la situation est anormale et que les recettes pour y remédier sont connues et appliquées partout ailleurs. Si la justice continue à ne pas faire son travail, le phénomène s’amplifiera, jusqu’au séisme politique.

 

Par 

Mickaël Fonton

 

 

Lundi 25 Août 2014 à 14:00 (mis à jour le 25/08/2014 à 18:51)
 

Rédigé par SDPM

Publié dans #communiqués SDPM, #politique et sécurité

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