Le Parisien : Les policiers municipaux en grève (Bussy-Saint-Georges)

Publié le 7 Janvier 2015

Archives SDPM.

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Thomas Poupeau | 07 Janv. 2015, 07h00 | MAJ : 07 Janv. 2015, 05h22

Une partie des policiers municipaux de Bussy-Saint-Georges a débrayé, hier. A 10 heures, ils étaient une quinzaine -- sur 23 agents assermentés -- à faire le piquet de grève devant leurs locaux, dont quatre syndicalistes étrangers au service, présents pour soutenir les collègues.

« La principale revendication concerne le non-paiement d'heures supplémentaires », explique Djouada Belkacem, représentant local du Syndicat de la police municipale (SDPM - syndicat de défense des policiers municipaux).

Il détaille : « Nous bénéficions de 20 heures supplémentaires payées. Mais dans les faits, nous travaillons 35 heures par semaine, plus 1 h 36 d'heures supplémentaires chaque jour. Le compte n'y est pas ! »

Pas assez d'agents, selon eux

Il ajoute que « le départ -- ou celui à venir -- de 17 agents ne facilite pas la tâche, notamment la nuit ». Et de s'interroger : « Comment assurer la sécurité des habitants quand on est deux la nuit et que la police nationale est à quinze minutes en voiture ? »

Les mécontents dénoncent aussi des « dotations en vêtements insuffisantes », certains devant « acheter eux-mêmes leur pull ». Tous insistent sur un point : « Nos revendications ne sont pas politiques, ce problème est né sous l'ancienne municipalité (NDLR : dirigée par Hugues Rondeau, maire CNIP). Il n'a pas été réglé depuis. »

L'actuelle municipalité, dirigée par Chantal Brunel (UMP), indique avoir mandaté le cabinet KPMG pour faire la lumière sur d'éventuelles heures impayées. Récemment, l'édile indiquait que « si la commune est en faute » sur ce point, « la situation sera régularisée ». Par ailleurs, si elle assure qu'il n'y avait que « deux grévistes » hier, elle avance d'autres chiffres : « La masse salariale de la police municipale pour l'année 2014 s'élève à 2 308 359,76€ », tandis qu'un policier municipal au grade de brigadier a un salaire mensuel entre 2 200 et 3 000 € net ».

Concernant leur habillement, une commande de 33 000 € -- dont nous avons eu copie -- a récemment été effectuée. Un collaborateur de l'édile précise même que « la liste des vêtements fournis est signée par l'agent lui-même... » Enfin, Chantal Brunel dénonce la « politisation » de cette action, notamment par « la présence parmi les grévistes de l'attaché parlementaire du député socialiste » Eduardo Rihan Cypel et de « quelques membres de l'opposition municipale ».

 

source 

COMMUNIQUE DU SDPM

 

Le 6 janvier écoulé, les Policiers Municipaux ont donné suite au préavis de grève qui avait été déposé par le Syndicat de Défense des Policiers Municipaux (S.D.P.M) et la C.F.TC. C'est dans le froid que les policiers municipaux ont souhaité faire connaître leur ras le bol.

De nombreux collègues ont fait le choix de quitter la commune par voie de mutation, plus de 10 à ce jour, et 5 autres sont en partance. Cette situation ne semble pas inquiéter l'édile municipale Chantal BRUNEL, laquelle tente tant bien que mal dans un communiqué de se dédouaner de ses responsabilités en laissant entendre que cette grève serait ni plus ni moins qu'une cabale politique. Elle dénonce d'ailleurs ouvertement sur le site de la Ville une politisation de la grève.

Elle estime que ses policiers municipaux seraient particulièrement bien payés et rappelle aux fonctionnaires que ce sont les Buxangeorgiens qui, au travers de leurs impôts, payent ces derniers.

Ce que l'édile se cache bien de dire aux Buxemgorgiens c'est le pourquoi ses policiers municipaux prennent la poudre d'escampette alors qu'ils seraient extrêmement bien payés. Madame BRUNEL a le dossier des revendications dans les mains depuis plusieurs mois, elle ne pouvait donc ignorer les doléances des policiers municipaux. Qu'à t'elle fait, rien ! Elle a laisser pourrir la situation.

Pour annualiser les heures supplémentaires à l'année il faudrait pour cela que les cycles de travail et les bornes horaires aient été actés au Comité Technique et validés en Conseil Municipal, ce n'est pas le cas. Payer 20 heures supplémentaires par mois, même sur 12 mois, alors que les policiers municipaux en font entre 25 et 30 heures, il est clair que le compte n'y est pas. A cela doit être pris en compte bien évidemment le temps d'habillage et de déshabillage qui est aussi du temps de travail.

Aussi, maintenir un service 24 heures sur 24 heures, 7 jours sur 7 avec un effectif réduit de 12 personnels, relève de l'irresponsabilité d'autant plus que 5 autres partirons d'ici 3 mois. Que doit-on dire quand des policiers municipaux sont obligés de se payer des vêtements chauds et des chaussures pour l'hiver, rien sans doute !

Des plannings à la petite semaine, des repos déplacés, obligeant ainsi les agents à venir travailler sur leur temps de repos relève de l'illégalité. Ce procédé peut certes être mis en place avec le consentement de l'agent, mais les heures effectuées doivent se traduire en heures supplémentaires ou heures récupérables. Le jours de repos hebdomadaire n'a pas lieu d'être déplacé !

Par ailleurs, l'édile municipale se retranche sur le fait que les policiers municipaux bénéficient de tickets restaurant et que le temps de repas est comptabilisé dans le temps de travail. Quel luxe ! Là encore elle oublie de dire aux  Buxangeorgiens que la loi lui impose d'accorder aux policiers 20 minutes minimum de temps de pause après 6 heures de travail, ils travaillent 8 heures 36 par jour.

D'autre part, Madame BRUNEL semble ignorer que l'article L. 2212-6 du code général des collectivité territoriale lui impose une convention de coordination dès lors ou l'effectif de police municipale compte au moins 5 agents, armés, et si elle veut que ses policiers travaillent au delà de 23 heures. Le décret n° 2012-2 du 2 janvier 2012 rénovant les conventions de coordination lui a probablement échappé !

Non, Madame BRUNEL, l'action des policiers municipaux n'a rien de politique ! Vous mentez à vos administrés en disant qu'un attaché parlementaire du Député socialiste était présent à cette manifestation. Apprenez, Madame, que l'attaché parlementaire du Député qui a sa permanence à 10 mètres du poste de police municipale est venu vers les représentants du SDPM et de la CFTC non pas pour aborder les motifs de cette grève, mais tout simplement pour les informer qu'il pouvait les recevoir 5 minutes puisque là était leur demande. Richard MOUSSET, Secrétaire National du SDPM et Patrick CARRE Président de la CFTC ont demandé à être reçus par le Député à l'Assemblée Nationale afin de lui exposer les attentes des policiers municipaux de France et d'Outre-Mer.

Pour conclure, les représentants syndicaux ont toujours déclaré à la presse que les dysfonctionnements de la Police Municipale existaient déjà sous l'ancienne municipalité.

 

Le Bureau National du SDPM

 

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