Pantin (93) : quand les élus méconnaissent les compétences des policiers municipaux.

Publié le 23 Mars 2015

Hôtel de Ville de Pantin (Seine-Saint-Denis).

Hôtel de Ville de Pantin (Seine-Saint-Denis).

Le Syndicat de Défense des Policiers Municipaux réagit à l'article et à la vidéo du Parisien, concernant la Police Municipale de PANTIN.

Sur le site internet du Parisien, nous pouvons lire et entendre la position de Mr Bertrand KERN, Maire PS de Pantin : « Nous avons fait le choix qu’elle ne soit pas armée parce qu’elle n’est pas là pour faire de la répression…. Elle est là pour mettre certes des contraventions, mais elle n’a pas de pouvoir de Police Judiciaire donc le pouvoir d’arrêter, d’interpeller des individus qui seraient auteurs d’infractions et de les déférer devant le Procureur. »

Contrairement à ce qu’affirme cet élu, les agents de Police Municipale sont des agents de Police Judiciaire Adjoint. Ils sont habilités à relever toutes les infractions, crime, délit ou contravention, par procès-verbal ou rapport, qui sont alors adressés après enquête au Procureur de la République. Leurs procédures font autant foi que celles des gendarmes ou des agents de la police nationale. Comme tout agent de la force publique, les agents de police municipale doivent interpeller tout auteur de délit ou crime flagrant et le présenter devant l’officier de police judiciaire. Ils peuvent relever les identités des contrevenants, se faire présenter les documents des conducteurs de véhicules etc… autant de compétences qui font du policier municipal un agent incontournable dans la lutte contre la délinquance, pourvu que leurs élus les connaissent ou veuillent bien les connaître !

Par ces affirmations du Maire de Pantin, nous ne pouvons que faire le triste constat de la totale méconnaissance des compétences des Policiers Municipaux par cet élu, premier magistrat de la commune.

Concernant le refus d’armer sa Police Municipale, cette position met en danger les policiers municipaux et le Maire devra en assumer les responsabilités le cas échéant. Chaque jour des Policiers Municipaux sont confrontés à des individus armés, partout en France.

Le SDPM milite au quotidien pour l’armement à feu de l’ensemble des Policiers Municipaux, la délinquance n’épargnant aucun territoire  et chaque mission étant potentiellement dangereuse.

 

Le Responsable de la Communication

Nicolas KONIECZNY

VIDEO. Patrouille de nuit avec la police municipale de Pantin

Marie-Pierre Bologna | 16 Mars 2015, 17h26

Pantin, le 12 mars. La police municipale vient de demander à un patron de bar de respecter l’horaire de fermeture de son établissement, fixée à minuit, et empêche les clients récalcitrants et éméchés de faire du bruit dans la rue. (LP/M.P.B.)

Pantin, le 12 mars. La police municipale vient de demander à un patron de bar de respecter l’horaire de fermeture de son établissement, fixée à minuit, et empêche les clients récalcitrants et éméchés de faire du bruit dans la rue. (LP/M.P.B.)

« Ça va ? », lance narquois un jeune homme à l’attention des trois véhicules de police municipale en patrouille, dans la nuit de jeudi à vendredi, avenue Edouard-Vaillant, à Pantin. « C’est plutôt gentil. Il arrive souvent que l’on se fasse insulter », déplore Fabrice, le chef de service.

A Pantin, la police municipale célèbre, cette année, ses 15 ans. L’équipe, qui compte aujourd’hui trente agents, intégrera d’ici quelques semaines deux nouvelles recrues. Elle fonctionne sept jours sur sept, de 8 heures à 2 heures du matin. « Nos agents ont un rôle de police de proximité », explique le maire PS de Pantin, Bertrand Kern. « Ils ne donnent pas dans la répression qui est le rôle de la police nationale. Pour ces raisons, ils ne sont pas dotés d’armes à feu. »

«Je voulais entrer dans l'armée»

Au sein de l’équipe, au poste de police des Quatre-Chemins, jeudi soir, l’ambiance est à la détente. Certains agents se livrent avec humour. « Je voulais entrer dans l’armée mais mon père a refusé. Il avait peur que laFrance entre en guerre contre le Maroc et que je me retrouve face à un choix cornélien. Je lui ai proposé… coiffure ! Il n’a pas non plus voulu car c’était un choix “trop de fille” », raconte Noria avec humour. C’est le fou rire chez ses collègues qui connaissent l’histoire par cœur. La jeune femme, âgée de 33 ans a donc passé le concours d’agent. « J’aime bien ce que je fais, protéger les gens et leur porter secours », confie-t-elle. Idem pour Mylène, l’adjointe de Fabrice, qui a passé le concours à 45 ans. Fabrice aussi voulait entrer dans l’armée. « C’est un adjudant qui m’avait dans le nez, qui m’a dissuadé de faire carrière », raconte ce responsable, très calme et posé en intervention.

«On ne sait pas si l'arme s'est enrayée...»

Dans la rue, les agents ne passent pas inaperçus. Vêtus de bleu, ils sont armés de seules matraques tonfa et de bombes lacrymogènes. « Après l’attentat de Montrouge le 8 janvier et la mort de notre collègue, tuée d’une balle dans le dos, nous avons été choqués. De fait, nous avons été interdits de terrain pendant un mois », raconte Mylène. « Indépendamment de cet acte, nous nous sentirions davantage en sécurité avec une arme de poing. Même si notre rôle n’est pas répressif. Il nous arrive de nous retrouver dans certaines situations où une arme à feu serait nécessaire car au moins dissuasive », poursuit-elle. Elle se souvient de ce braquage où elle et son collègue sont arrivés les premiers, avant la police nationale. Le voleur les a menacés de son arme et a tiré, heureusement sans blesser personne. « On ne sait pas si l’arme s’est enrayée ou si elle était factice. En tout cas, on a eu très peur », se souvient Stéphane.

« Dans la ville, on a quatre à cinq établissements qui posent parfois problème  »

Il est minuit passé. L’équipe repart patrouiller. Objectif ? Verbaliser les voitures mal stationnées et vérifier que les débits de boisson ont bien baissé leur rideau de fer, à minuit, comme le demande l’arrêté municipal. Avenue Jean-Lolive, les agents remarquent un café au rideau en partie baissé. Il y a de la lumière et du monde à l’intérieur. Une des policières municipales toque sur le rideau de fer et demande à entrer. Le patron leur ouvre la porte sur le côté. Dans le bar, une quinzaine de clients devant leurs verres, fort mécontents de cette intervention. Ils houspillent les agents. « Vous n’avez pas le droit ! On ne faisait pas de bruit », s’énervent-ils. Rien n’y fait, ils doivent laisser leur bière et sortir sur le trottoir en maugréant. Le gérant, lui, ne proteste pas et reçoit son PV : une amende de 37 €. « Dans la ville, on a quatre à cinq établissements qui posent parfois problème alors on les surveille », conclut Fabrice.

VIDEO. «Une garante de la tranquillité publique»

Rédigé par SDPM

Publié dans #police municipale, #communiqués SDPM

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