A Nice, agression au sabre d'un chauffeur de tram
Publié le 26 Avril 2010
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Alors qu'en Seine-Saint-Denis, plusieurs bus subissaient des jets de pierres les nuits de vendredi 23 avril et de samedi 24, c'est sur un katana - sabre de samouraï à un seul tranchant d'une longueur de plus de 60 cm - que se cristallise la colère des conducteurs du tramway, des policiers et du maire (UMP) de Nice, Christian Estrosi. Ce sabre japonais a été exhibé, à plusieurs reprises, par un membre d'une bande de quatre jeunes délinquants qui menacent passagers et conducteurs de tramway.
"C'est une provocation", assène un policier venu sécuriser les rames du tramway, ce dimanche soir. Et rassurer les conducteurs de la ST2N, société nouvelle des transports de l'agglomération niçoise. L'un d'eux, le soir du 18 avril, a été agressé par quatre individus. A sa prise de service, ils l'attendaient, sabre en main. L'agent qui est parvenu à s'enfuir a expliqué à des policiers municipaux qu'il avait eu une altercation avec des jeunes voyous qui empêchaient la fermeture des portes. "On te fera la peau !", avaient-ils menacé.
Les policiers municipaux ont interpellé trois des agresseurs. Ils ont été placés en garde à vue dans les locaux de la police nationale puis remis en liberté, à la demande du parquet, dans l'attente de l'identification du quatrième individu, le "porteur de sabre". Seulement, selon le secrétaire CGT de ST2N, André Giordana, "la bande est revenue vendredi et samedi soir à la recherche du conducteur en proférant des menaces". Samedi soir les chauffeurs ont fait jouer leur droit de retrait. Et dimanche matin les salariés de la ST2N ont repris le travail, se demandant pourquoi les agresseurs présumés avaient été remis en liberté.
"Je lance à toutes les autorités compétentes un appel pour que chacun assume pleinement sa responsabilité", a martelé, dimanche, Christian Estrosi. Le maire de Nice a appelé à "mettre définitivement hors d'état de nuire" la bande qui a menacé des conducteurs. Benoît Kandel, son premier adjoint, déplore la remise en liberté des trois agresseurs qui "laisse supposer que ces faits ne sont pas graves. Or, il s'agit d'agressions commises en bande organisée par des majeurs récidivistes".
Le porteur de sabre a été interpellé dimanche, identifié par les caméras de surveillance. Un fait que devait souligner M. Estrosi en présentant ce lundi, à des comités de quartier, le centre de supervision urbain qui pilotera plus de 600 caméras d'ici à la fin de l'année, faisant de Nice la ville la plus vidéosurveillée de France.