Vidéoprotection / 99 caméras vous ont à l'oeil

Publié le 26 Avril 2010

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http://www.lunion.presse.fr/media/imagecache/article-taille-normale/protec/2010-04/2010-04-26/536982-0.jpgAISNE. Il y a tout juste trois ans, la vidéoprotection n'existait même pas. Chauny fut la première à l'adopter. Actuellement, sept communes axonaises en sont dotées soit 99 caméras. Cinq autres veulent s'équiper. Plus de la moitié de ces douze communes ont moins de 7 000 habitants.

 

Les pro-caméras vantent un double effet : diminution du sentiment d'insécurité et baisse réelle de la délinquance de proximité.


«JE vais doter la ville du plus grand dispositif jamais implanté au nord de Paris. » Durant toute l'année 2009, le Sénateur-maire, Pierre André l'a répété à la presse à la moindre occasion.


A terme, près de 70 caméras seront opérationnelles en 2012 à Saint-Quentin. Le coût est conséquent : 1,5 million d'euros. Pour l'heure, sept caméras sont activées. 8500 euros l'unité. Elles scrutent les moindres recoins de l'extrême centre-ville (les rues piétonnes et la basilique). C'est aussi la première ville du département en zone de compétence de la police nationale à disposer, depuis le mois de mars, de ce petit « joujou » de technologie comme auxiliaire de justice.


Avec le commissaire central, David Boileau, patron de l'hôtel de police de Saint-Quentin, zoom sur un réseau qui devrait à terme quadriller l'ensemble de la commune. En 2012, le maillage visuel sera tel qu'en activant simplement un bouton, au troisième étage des locaux de la police municipale, il sera possible de suivre les moindres faits et gestes d'un individu, à pied, à vélo, en voiture, de sa sortie par exemple de la basilique à sa montée dans un train, sans à aucun moment le perdre de vue ne serait-ce qu'une seconde. Une fois « la cible enclenchée », les caméras se relayeront automatiquement.

Douze interpellations en un mois


« On parle de vidéoprotection et non de vidéosurveillance. L'objectif des autorités est clairement de protéger non de surveiller la population. » Protéger. En un mois de mise en service du système, douze personnes ont été interpellées. Tous des hommes.


Trois étaient ivres. Ceux-là ont fini leur soirée en cellule de dégrisement. Rude. « Il s'agit de troubles à la tranquillité publique. Ces personnes peuvent importuner d'autres personnes, se faire renverser, agresser ou être agressées. » Pour le commissaire de Saint-Quentin, la vidéoprotection, c'est surtout et avant tout un magnifique outil. « Il y a eu des dégradations sur la vitrine d'un magasin, rue de la Sellerie, un soir de mars, vers 22 h 30, sous le nez d'une caméra, ce qui a permis l'arrestation immédiate de l'auteur. La rue était déserte. » Pas de témoin. Dans ce dossier, la vidéo constitue la « seule preuve ».


Quelques jours après, un exhibitionniste qui s'est dévêtu au square Quentin de La Tour, près de la basilique n'a pas eu le temps d'importuner ou d'agresser les passantes. Saisi par l'objectif d'une caméra, il a été interpellé dans les cinq minutes qui ont suivi.


Et puis, il y a eu aussi le double rendez-vous galant qui se termine mal, place de l'hôtel de Ville, un soir vers 22 h 10. « Les deux garçons se sont mis à frapper les deux filles qui n'avaient pas succombé à leurs charmes. »
Ces douze personnes auraient-elles été arrêtées sans le dispositif visuel ? La plupart mais pas toutes. « Pour les faits de violences, les victimes seraient venues déposer plainte. Elles connaissaient leurs agresseurs mais lorsque nous sommes intervenus ce soir-là, les deux individus étaient encore en train de les frapper. On a, ainsi, pu éviter des blessures plus sérieuses. »

Trompe l'œil


Mais attention, les images sont parfois trompeuses : Voici la rocambolesque histoire des cinq dernières personnes interpellées.


Rue de la Sellerie, un soir de mars, vers 20 heures. Une voiture s'arrête. Cinq hommes en descendent et abordent un sixième homme. Discussion vive, rapide. Et puis les cinq personnes remontent en voiture en poussant celui qu'ils venaient d'aborder à l'intérieur. « C'était une suspicion d'enlèvement. La police municipale a suivi le véhicule des suspects qui descendaient la rue d'Isle tandis qu'une patrouille de police partait du commissariat. » Le véhicule est intercepté rue Dachery, les six protagonistes ramenés au commissariat et les cinq kidnappeurs présumés placés en garde à vue. Après deux heures d'enquête et l'audition de toutes les personnes, il s'avère qu'il ne s'agissait pas d'un enlèvement. La pseudo-victime avait volé un cyclomoteur. Il a reconnu « l'emprunt » devant l'insistance des cinq hommes et leur a proposé de les conduire au domicile de celui qui utilisait maintenant le scooter pour qu'il soit restitué.


Les faux ravisseurs ont été relâchés. Ils n'ont fait l'objet d'aucune poursuite judiciaire. Le pseudo-kidnappé a été poursuivi pour vol et une septième personne a été interpellée puis poursuivie pour recel. « Si le+s images nous ont, à la base, induit en erreur, nous avons tout de même résolu grâce à elles une affaire de vol. » La petite histoire ne dit pas si la pseudo-victime a remercié les policiers de l'avoir tiré des griffes de ses pseudos-agresseurs.

Dossier : Aurélie BEAUSSART

 

source  : www.lunion.presse.fr

Rédigé par sdpm.over-blog.org

Publié dans #presse et sécurité

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