Deux cambrioleuses sèment la pagaille dans la police marseillaise

Publié le 27 Juillet 2011

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Par Yves Montuelle, publié le 22/07/2011 

 

L'interpellation ratée des deux mineures met en lumière un grave dysfonctionnement entre les polices nationale et municipale.

Comment deux adolescentes interpellées en flagrant délit de cambriolage près de Marseille se sont-elles retrouvées dans la nature?  

Lundi 11 juillet, vers 17h, les deux jeunes filles, mineures, sont interpellées par trois policiers municipaux alors qu'elles viennent de cambrioler une villa à Plan-de-Cuques. Les agents, se référant à la procédure, attendent que la police nationale envoie une patrouille pour les transporter au commissariat. En vain, faute d'effectifs. Quatre heures s'écoulent. Et ce n'est qu'à 21h que les policiers municipaux décident de conduire les jeunes filles eux-mêmes au poste.  

Or, une personne peut être placée en garde à vue si elle est présentée dans les deux heures qui suivent son interpellation. Dans le cas du cambriolage marseillais, ce délai a été largement dépassé, empêchant tout recours contre les adolescentes. Faute de pouvoir les mettre en garde à vue, le parquet de Marseille a décidé le placement des adolescentes en foyer. D'après le ministère de l'Intérieur, elles se seraient enfuies de l'établissement la nuit suivante.  

Aucune patrouille disponible

Comment expliquer ce délai de 4 heures? Policiers municipaux et nationaux se rejettent la faute. Si les premiers affirment avoir appliqué la procédure, les seconds dénoncent un manque d'initiative.  

Fabrice Hiller, secrétaire régional délégué de Paca du syndicat Unité SGP Police nationale, se défend de toute mauvaise volonté. "Les patrouilles du secteur étaient déjà en intervention, explique-t-il. Et police secours ne disposait que d'une seule unité ce jour-là, également réquisitionnée." Et de renvoyer la balle dans le camp de ses confrères de la police municipale: "Au bout d'une demi-heure, ils auraient dû prendre la décision d'amener eux-mêmes les deux jeunes filles au commissariat. Ils n'auraient pas dû attendre quatre heures!" déplore-t-il.  

"Mettre en cause la police municipale dans cette affaire est inadmissible", rétorque Cédric Michel, président du Syndicat de défense des policiers municipaux (SDPM). Le code de procédure pénale à l'appui, il détaille: "Dans ce cas de figure, la police nationale doit prescrire aux agents municipaux la conduite à tenir. Après l'arrestation des deux cambrioleuses, un officier de police judiciaire (OPJ) a été prévenu et a demandé aux policiers municipaux d'attendre une patrouille. Les agents municipaux ont strictement respecté la procédure. Ils ont fait leur travail."  

Une enquête administrative a été ouverte à l'encontre d'un policier de Plan-de-Cuques, soupçonné d'avoir été à l'origine de la remise en liberté, pour vice de procédure, des deux cambrioleuses. Une action soutenue par la police municipale. "Il faut trouver des solutions pour mieux coordonner les actions des deux polices. Il ne faut pas que les citoyens soient victimes de tels dysfonctionnements", conclut Cédric Michel.  

 

source : www.lexpress.fr

Rédigé par SDPM

Publié dans #communiqués SDPM

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