Drame de Woippy: graves accusations d'un blessé contre la police municipale
Publié le 1 Avril 2010
WOIPPY — L'un des deux jeunes grièvement blessés dans une course-poursuite avec des policiers municipaux en janvier à Woippy (Moselle) a accusé jeudi les fonctionnaires d'avoir "fait tomber" le scooter volé sur lequel il se trouvait, causant la mort du conducteur.
"Ils (les policiers municipaux, ndlr) nous ont coursés, ils nous ont fait tomber", a affirmé à des journalistes Nabil Bouafia, 19 ans, qui apparaissait très diminué après plusieurs semaines passées dans un coma artificiel.
"Quand nous étions à terre, ils nous ont frappés", a ajouté le jeune homme qui se déplace en chaise roulante depuis sa sortie, il y a quelques jours, du service de neuro-chirurgie du CHU de Nancy-Brabois.
Le 20 janvier, à l'issue d'une course-poursuite de moins d'un kilomètre, trois jeunes fuyant une patrouille de police à bord d'un scooter avaient été projetés avec une extrême violence sur la chaussée après avoir effectué une embardée dans un virage.
L'un d'entre eux, Malek Saouchi, 19 ans, de Woippy, est mort sur le coup, la boîte crânienne enfoncée. Les deux autres, M. Bouafia, 19 ans, de Metz, et Joshua Koch, 20 ans, de Woippy, avaient été grièvement blessés.
Les jeunes roulaient "sans casque, sans papiers et à une vitesse excessive sur le scooter qui était non éclairé et signalé volé depuis décembre", avait indiqué peu après les faits le procureur de Metz, Rémi Heitz, en refusant de parler de "course-poursuite".
Les trois policiers municipaux, qui avaient pris en chasse le scooter, avaient été placés en garde à vue peu après les faits avant d'être remis en liberté. Ils n'étaient pas immédiatement disponibles pour répondre aux accusations de M. Bouafia.
Selon Hakima Bouafia, la mère de Nabil qui s'est portée partie civile mardi, "les experts qui ont examiné mon fils ont conclu qu'il pouvait être entendu" par la juge d'instruction Basler, en charge du dossier.
"Une première expertise a effectivement conclu que M. Bouafia pouvait être entendu", a indiqué une source proche du dossier. Mais "la deuxième, dont les conclusions doivent être rendues prochainement, conclurait que le jeune homme n'a plus aucune mémoire" des faits, a précisé cette source.
source : AFP