La police se met au roller
Publié le 1 Avril 2010
Jeudi 01 Avril 2010
NOUVEAU. Six agents de la police municipale circuleront à rollers à partir de la mi-avril. Après trois mois d'une formation intense assurée par AIR, ils sont prêts à s'élancer
La
ville de Bordeaux avait déjà des policiers municipaux à VTT, à cheval, à scooter, à moto et à pied. Elle en aura bientôt à rollers. Évidemment, publiée un 1er avril, une telle information risque
de passer pour un canular. Eh bien ce n'est pas le cas : elle est tout à fait véritable. Cette semaine, six agents de la police municipale de Bordeaux ont passé leur examen de pratique du roller,
après trois mois d'une formation pour le moins intense. Ils ont tous été reçus et commenceront leurs premières tournées sur roulettes courant avril.
Un an de préparation
Cela fait environ un an que l'idée de doter quelques policiers municipaux de rollers a fait son apparition dans les couloirs de la mairie. Dans une ville qui a créé d'immenses espaces sans voitures, comme les quais, et où les pratiquants du roller sont nombreux, faire circuler les policiers sur des patins n'a rien d'incongru. La police nationale parisienne dispose déjà de sa brigade roller et Bordeaux serait la première ville de province à adopter le système pour sa police municipale, selon Christophe Chambon, responsable du pôle proximité à la police municipale. Si Paris fournissait une bonne source d'inspiration, il a néanmoins fallu compter sur les ressources locales pour inventer une formation. La mairie s'est en effet tournée vers l'association AIR pour imaginer un module de formation spécial police municipale.
Tous volontaires
Il a ensuite fallu trouver des volontaires, ce qui n'a pas été très difficile. Six policiers municipaux, sportifs accomplis, certains déjà adeptes du roller (mais pas tous !), se sont portés candidats. En janvier, ils ont démarré leur formation avec les moniteurs de AIR. « En trois mois, ils ont ingurgité ce qu'une personne normale apprend en un an ! », révèle Luc Bourdin, champion local du roller, conseiller technique fédéral et membre de la Direction technique nationale, qui semble né avec des rollers aux pieds. Mardi, c'est lui qui faisait passer l'examen aux policiers, avec une épreuve de circulation en environnement urbain. Un programme bien méchant, avec passage sur les pavés, franchissement de barrières, circulation entre des voitures, freinage d'urgence, etc. Objectif : permettre aux policiers d'obtenir la Roue rouge, un examen officiel de la Fédération française de roller, qui correspond au niveau « confirmé » de la discipline.
Paris pour terminer
« On a galéré », révélait un policier, revenant sur trois mois de formation, quelques frayeurs et pas mal de chutes. « La difficulté, c'est de savoir rouler sur des zones délicates : pavés, graviers, herbe, trottoirs étroits, etc. Ensuite, ne pas avoir peur de la chute. Ce qui peut rendre la chute grave, c'est son refus », explique Luc Bourdin. Dis comme ça, le roller semble très facile. Mais comment faire son travail de policier, notamment appréhender quelqu'un, avec des roulettes sous les pieds ? « Il y a des techniques pour ça. Nos policiers vont d'ailleurs aller terminer leur formation à la police de Paris pour tous les aspects interventions et arrestations. Là-bas, ils participeront à l'encadrement de la grande randonnée nocturne à roller », précise Christophe Chambon. Ils reviendront ensuite à Bordeaux et seront aptes à prendre leur service, prioritairement dans les espaces piétons.
Auteur : denis lherm
d.lherm@sudouest.com
source : sud-ouest.com