Le maire PS veut faire expulser les trublions des cages d’escalier
Publié le 29 Avril 2010
CLERMONT
Confronté à une montée de la délinquance, Lionel Ollivier,maire PS de Clermont, demande à l’Opac d’expulser des familles accusées de rendre la vie impossible à leurs voisins.
Le maire PS de Clermont, Lionel Ollivier, a décidé de taper du poing sur la table. Il ne supporte plus les « incivilités » de certains jeunes dans les quartiers de sa ville. « Nous sommes confrontés depuis des mois à des problèmes de petite délinquance, notamment dans le quartier des Sables, explique- t-il. Il y a du trafic, des dégradations, des incendies.
Des jeunes s’incrustent dans le restaurant Mc Do juste en face et restent des heures sans consommer en importunant les clients. Ça ne peut plus durer. J’ai rencontré en fin de semaine dernière le père d’un de ces jeunes, qui, en plus, était parti en voyage avec la ville et s’était mal comporté. » Le maire veut maintenant aller plus loin que les simples remontrances. « J’ai demandé par écrit au président de l’Opac, André Vantomme, d’étudier la possibilité d’expulser de leur logement social les familles de ces délinquants », explique- t-il.
L’élu estime avoir fait ce qu’il pouvait en amont pour aider les jeunes. « J’ai mis en place des aides financières pour qu’ils puissent passer l’épreuve pratique du Bafa et travailler dans nos
centres de loisirs. J’ai aussi des apprentis aux services techniques municipaux. Maintenant, on me demande un local pour que les jeunes adultes puissent se réunir. J’ai déjà fait l’expérience il
y a quelques années : j’ai dû le fermer au bout d’un mois. J’avais une facture de téléphone de 1 500 € avec des communications à l’étranger et ça servait d’endroit pour boire de l’alcool. »
Un discours de fermeté qui peut surprendre dans la bouche d’un maire de gauche. « Je ne suis pas dans l’angélisme et je ne vais pas laisser faire au nom d’une certaine démagogie, lance Lionel
Ollivier.Certains jeunes ne font pas l’effort de se lever le matin pour aller chercher du boulot mais demandent tout. C’est plus difficile de travailler à l’école pour essayer de s’en
sortir.C’est d’ailleurs le discours que je tiens à mes élèves (NDLR : Lionel Ollivier est directeur de collège). »
A l’Opac, Jean Diaz, en charge des difficultés locatives, confirme avoir reçu cette lettre du maire de Clermont. Mais il indique aussitôt : « Il y a déjà une procédure en cours concernant
certaines familles qui posent problème à Clermont. Notre rôle n’est pas d’expulser des locataires, mais d’assurer la jouissance paisible des lieux. En cas de signalement, nous envoyons un
courrier aux locataires concernés pour leur rappeler leurs obligations. Et si les troubles persistent, il y a enquête de voisinage avec des recherches de témoignages pour constituer des preuves,
ce qui est souvent le plus difficile. En dernière extrémité, l’affaire peut être portée en justice. Mais nous faisons tout pour éviter l’expulsion : l’année dernière, sur 7 000 fiches
(dégradations, troubles de voisinage, atteinte au personnel, etc.), seuls 28 cas ont été tranchés par la justice, avec expulsion à la clé le plus souvent. »Sur28 000logementsgérés par l’Opac dans
l’Oise, c’est infime.