Les policiers municipaux seront armés (Romilly)
Publié le 1 Octobre 2011
Romilly - Jeudi soir, le conseil, sans les élus de l'opposition, a décidé d'armer la police municipale. En juin, un agent avait été agressé par un molosse
Les agents de la police municipale pourront comme leurs collègues gendarmes porter une arme de 4e catégorie à la ceinture
Tout a commencé le 9 juin dernier. Le policier municipal Didier Mignot est sauvagement agressé par un chien errant sur la voie publique. Ses collègues, armés seulement de matraques, ne peuvent rien faire pour neutraliser le molosse. Transporté d'urgence à Troyes, le policier municipal doit subir deux opérations chirurgicales au niveau de l'avant-bras droit. Il n'a toujours pas repris son travail.
C'est pour éviter que ce type d'agression se reproduise que les élus de la majorité municipale, unanimes sur la question,
ont décidé jeudi soir d'équiper les agents de la brigade d'un armement de quatrième catégorie, à savoir des armes de poing, comme celles utilisées traditionnellement dans la gendarmerie ou la
police nationale. « C'est une sage décision, a indiqué Jacques Beaujean, l'adjoint à la sécurité. Actuellement, sur l'agglomération, et malgré le travail effectué par la police pour répertorier
les chiens dangereux de 1re et 2e catégories, il est constaté une recrudescence de l'acquisition et de détention de tels animaux. Il existe un vrai sentiment d'insécurité parmi la population,
notamment aux abords des écoles. » Un constat partagé par le maire, Éric Vuillemin, qui s'est fait l'interprète de ses collègues de la majorité pour indiquer « que les élus, dans cette affaire,
devaient prendre leurs responsabilités ».
Un faux prétexte pour l'opposition
Des arguments « peu convaincants » pour les amis de Joë Triché qui, d'une seule voix, se sont opposés à cette proposition
« qui va dans le sens d'une accentuation de la politique sécuritaire à Romilly ».
Hélène Turquin, vétérinaire de son état, s'est montrée elle aussi sceptique, estimant qu'il existait des moyens plus
appropriés pour terrasser les chiens dangereux. Il en est ainsi des fusils dotés de piqûres anesthésiantes utilisés dans certaines villes par les sapeurs-pompiers. S'en prenant à Jacques
Beaujean, l'élue de l'opposition a évoqué « des propos exagérés, bien loin de la réalité locale. Pour ma part, et je connais bien la question, il n'existe pas de recrudescence de ces chiens
dangereux au plan local », a-t-elle assuré.
Claude Maitrot (MRC) est allé plus loin en évoquant « un prétexte pour armer les agents municipaux » alors que son
collègue socialiste, Henri Guérin, s'inquiétait « d'une éventuelle bavure ». Souriant, Jacques Beaujean, ancien gendarme à la retraite, a confié à ses collègues que lui aussi portait une arme
autrefois et qu'il « n'avait jamais tué personne ».
Alors, fallait-il armer la police municipale à Romilly ? En France, la question fait débat. Aujourd'hui, le policier
municipal est, par principe, non armé. Les trois quarts des agents sont seulement équipés de matraques ou de bombes lacrymogènes. Certes, il existe bien quelques chiens dangereux dans la deuxième
ville de l'Aube, mais nous sommes encore bien loin des tensions qui animent les banlieues…
christophe LEVERT