Supprimer le jour de carence : une grave erreur

Publié le 22 Février 2013

Marylise LEBRANCHU a annoncé vouloir supprimer le jour de carence des fonctionnaires en arrêt maladie.

 

C'est une grave erreur.

 

Cela ne fera que renforcer la défiance malheureuse qui existe entre les fonctionnaires et les travailleurs du secteur privé, dans un contexte de crise et de pauvreté croissante.

 

Il apparaît en réalité qu'il s'agit d'un enfumage, destiné à calmer les fonctionnaires et à camoufler l'échec d'un gouvernement qui n'est pas en mesure de répondre aux aspirations profondes du secteur public.

 

Le SDPM estime qu'il est plus que temps de se pencher sur l'insécurité dans notre pays, sur le mal-être des forces de police, et les revendications légitimes des Policiers Municipaux, qui se situent plus dans la protection de leur vie et la revalorisation profonde de leur métier.

 

Le Ministère de la Justice envisage dans un esprit alliant la bobohitude et la théorie de l'excuse (c'est pas ma faute, c'est la faute à la société) d'abroger la Loi sur la récidive, alors qu'il faudrait entamer un chantier strictement inverse en conservant cette Loi et l'appronfondissant en luttant contre les délinquants réitérants.

 

Il apparaît indéniablement que la politique du Gouvernement conduit à la division de notre Pays.

 

Les syndicats applaudissant des deux mains ces mesures, feraient mieux de travailler à l'unité de la nation et à l'équité, plutôt à l'inverse.

 

Le Bureau National.

 

 

 

Lebranchu va supprimer le jour de carence des fonctionnaires

La ministre de la Fonction publique qualifie cette mesure d'"injuste, inutile, inefficace et humiliante" dans une interview aux "Echos". Elle annonce sa suppression dans le prochain budget.

La ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, annonce la suppression du jour de carence des fonctionnaires dans la prochain budget. Selon elle, c'est une mesure "injuste, inutile, inefficace et humiliante".

Cette mesure "est humiliante pour les agents. Le gouvernement proposera de l'abroger par la prochaine loi de Finances", affirme-t-elle dans une interview aux Echos à paraître jeudi.

Selon elle, "l'impact budgétaire du jour de carence est très limité, de l'ordre de 60 millions d'euros pour l'Etat".

La journée de carence pour les fonctionnaires en arrêt maladie avait été mise en place par le gouvernement Fillon fin 2011, dans un souci d'économies, ce qui était une première pour les 5,3 millions de fonctionnaires.

Dans le secteur privé, le délai de carence est de trois jours avant la prise en charge par l'assurance maladie, mais certaines entreprises compensent ce manque à gagner.

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"

Renforcement des contrôles

"Il faut aussi avoir en tête que, si l'on maintient le jour de carence, les employeurs publics seront poussés à faire appel à des mutuelles ou des assurances pour compenser, comme commencent déjà à le faire les grosses collectivités. Cela créerait des différences de traitement injustifiées entre agents et aurait à terme un coût bien supérieur".

La ministre "ne nie pas qu'il peut y avoir, comme dans le privé, des arrêts abusifs contre lesquels il faut lutter. Nous allons renforcer le contrôle des arrêts de courte durée et des arrêts répétitifs. L'objectif est d'arriver à un niveau de contrôle équivalent à celui du privé", selon elle.

Elle a indiqué que "l'obligation de transmission sous 48 heures des certificats médicaux ouvrant droit aux congés maladie sera aussi strictement contrôlée et renforcée" et qu'"une disposition législative sera proposée afin que tout arrêt injustifié entraîne une retenue sur salaire".

Les effets sur l'absentéisme non démontrés

Selon la ministre, la droite avait fait de ce jour de carence "un tract politique en arguant de la comparaison avec le privé, mais cela n'a aucun sens, car les jours de carence d'une large majorité de salariés y sont pris en charge par les employeurs".

"Les effets sur l'absentéisme ne sont pas démontrés", selon elle. "Entre 2011 et 2012, la proportion d'agents en arrêt court est passée de 1,2 % à 1% à l'Etat, de 0,8% à 0,7% dans les hôpitaux et est restée stable, à 1,1%, dans les collectivités".

"Une étude de la Dares vient en outre de démontrer que l'absentéisme dans la fonction publique n'est pas plus fort que dans le privé", ajoute Marylise Lebranchu.

L'abrogation de ce jour de carence était une revendication forte des syndicats de la Fonction publique et des agents, qui avaient massivement voté pour François Hollande en mai 2012 mais devront se passer de revalorisation générale des salaires en 2013.

 

[www.bfmtv.com]

Rédigé par SDPM

Publié dans #communiqués SDPM

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