Anti-Mariage Gay : Des violences ont-elles été commises contre des familles ?
Publié le 24 Mars 2013
Des gaz lacrymogènes tirés sur des
opposants au mariage gay
Les gendarmes mobiles ont envoyé des gaz lacrymogènes pour empêcher des manifestants de rejoindre les Champs-Élysées.
Une centaine de manifestants a tenté de forcer un barrage pour rejoindre les Champs-Élysées, provoquant une réponse musclée des forces de l'ordre.
La Manifestation pour tous antimariage gay a été marquée par des heurts dimanche en début d'après-midi. Des gaz lacrymogènes ont été lancés à plusieurs reprises pour empêcher les opposants au mariage homosexuel d'accéder aux Champs-Élysées, à Paris. La Préfecture de police a confirmé avoir tiré «des gaz aérosols» pour disperser «entre 100 et 200 personnes» qui tentaient «de forcer un barrage pour rejoindre les Champs-Élysées». Laurent Nunez, directeur du cabinet du préfet de police de Paris, a précisé que cet usage «ponctuel» de gaz a été nécessaire «compte tenu du comportement agressif de certains manifestants».
Plusieurs témoins, directs ou indirects, au premier rang desquels Jean-François Copé, assurent que des enfants auraient été pris pour cible lors de cette altercation. «Je veux dire mon indignation en apprenant qu'on avait utilisé, semble-t-il, des gaz lacrymogènes contre des familles qui étaient présentes avec leurs enfants et qu'un certain nombre avait été gazé», a-t-il déclaré. «Je les ai vues. Je les ai croisées dans le cortège et je demande à François Hollande de rendre des comptes aux Français sur les agissements qui ont été commis et ont conduit à l'utilisation de gaz lacrymogènes contre des familles avec des enfants», a-t-il ajouté.
Laurent Wauquiez s'est lui aussi indigné sur place de la réponse des forces de l'ordre, qu'il juge «inacceptable»:
«La stricte force nécessaire a été employée pour contenir les débordements d'une minorité de manifestants très agressifs», a répondu le porte-parole du ministère de l'Intérieur. «C'est pour les empêcher de pénétrer dans le périmètre interdit qu'il a été fait usage de gaz aérosols», a précisé Pierre-Henry Brandet. «Certains manifestants ont voulu absolument accéder à la place de l'Etoile et aux Champs Elysées malgré l'interdiction décidée par le préfet de police, malgré également les appels lancés par les organisateurs de la manifestation», a-t-il encore souligné. Une partie des manifestants ont d'ailleurs fini par réussir à contourner les forces de l'ordre pour bloquer la plus célèbre avenue de France.
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a estimé que la manifestation avait «incontestablement» échappé à ses organisateurs par moments. Il a évoqué «quelques dizaines d'interpellations», un chiffre qui pourrait grimper puisque les forces de l'ordre étaient en train de déloger les quelques centaines de manifestants qui refusaient de quitter les Champs-Élysées en début de soirée. «Nous avons besoin encore une fois, surtout de la part des politiques et des parlementaires, de saluer le sang froid des forces de l'ordre», a-t-il ajouté.
La manifestation était initialement prévue sur un axe de près de 5 km entre la Défense et la place de l'Étoile. La foule remuante, massée depuis la mi-journée, débordait largement sur les avenues Foch et Carnot, mais aussi aux abords de l'Arc de triomphe, qui étaient interdits aux manifestants.
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