Nice(06) : une hémorragie dans les effectifs de la Police Municipale ?
Publié le 24 Août 2019
Alors que dans les médias, la Police Municipale de Nice se dispute régulièrement le titre de première police de France avec Marseille, avançant parfois des chiffres ubuesques, tels que 900 agents, la réalité apparaît toute autre.
Les chiffres communiqués par la Direction de la Mairie à notre délégation de Nice-AM, font état, plus raisonnablement, de quelques 386 policiers. Ce chiffre serait néanmoins à pondérer eu égard à un certain nombre d'agents de police qui seraient affectés à des services administratifs divers.
Cependant, une rumeur persistante et arrivant jusqu'au oreilles du Syndicat fait état de ce qui semble être une hémorragie au sein des effectifs de la police municipale de Nice depuis environ 2 ans.
Ainsi, selon ces indiscrétions, ce serait près d'une centaine d'agents qui auraient quitté la Police Municipale uniquement sur la dernière année (août 2018 / 2019) sans compter les retraités qui seraient une quinzaine.
Dans l'hypothèse où ces chiffres seraient exacts, les 2 derniers années constitueraient donc une catastrophe numérique qui nuirait sans aucun doute à l'efficacité de la police municipale.
Afin de vérifier ces éléments, la Direction Juridique du Syndicat a décidé de saisir réglementairement la mairie de Nice afin qu'elle lui communique officiellement les tableaux des effectifs de ces dernières années, de manière détaillée.
Ceci étant, la situation semble corroborée par un certains nombres d'éléments :
- nos délégués ont alerté à plusieurs reprises leur hiérarchie, par écrit, sur la désertification des salles de ce que nous appelons la direction opérationnelle (CSU, salle de commandement) ;
Ainsi, lorsque des personnalités ou la presse viennent visiter ces locaux, on "bourrerait" volontairement les salles, alors qu'au quotidien, ces salles seraient bien plus vides.
- De même, le week-end et jours fériés, il n'y a qu'un seul chef de service (CDS de catégorie B) d'astreinte et en fonction (1 le matin et 1 l'après-midi) ; et celui-ci n'est pas spécifiquement présent à la direction opérationnelle. Pourtant, la PM de Nice comporte selon nos données 47 cadres B.
Selon une réponse de la Direction Générale, cet état de fait serait on ne peut plus normal. Ce que le Syndicat trouve particulièrement curieux, eu égard à l'expérience d'autres services de police municipale, ailleurs en France, qui comportent bien moins de CDS dans leurs effectifs et pourtant bien plus au travail, WE et jours fériés !
- lors d'une réunion de travail du 12 février 2019, la délégation du SDPM, fort du constat visuel au quotidien, s'est émue auprès du DGS de l'état des effectifs, et a demandé, par écrit, l'état des recrutements et le nombre de fonctionnaires depuis 2017.
- les doléances récurrentes de commerçants qui ont amené la Ville à avoir recours, l'hiver dernier, à une société de surveillance privée avec maîtres-chiens. Ce que nous avons dénoncé, fort de la Jurisprudence, comme illégal. La commune développe depuis sa brigade canine.
Ce qui est étonnant, car une Police Municipale digne de ce nom et riche en effectifs, se doit naturellement de posséder sa brigade cynophile opérationnelle.
Il nous apparaît évident, que la Police Municipale de Nice, possède des dysfonctionnements d'ordre structurel, ce qui est régulièrement soulevé par nos délégués ou la direction du SDPM.
Parallèlement à la situation de Nice, A Meaux(77) un des responsables déclare : "Les Policiers municipaux constituent donc une denrée rare, qu'il faut savoir séduire. Meaux y parvient puisque "l'effectif est toujours complet (...) compte tenu de l'ampleur de notre police municipale, la structure est peut-être plus attractive que d'autres". [Cf le Parisien du 23 août 2019]
Notre délégation de Nice-Alpes-Maritimes, agit tant pour le bien des agents que pour le service rendu au public. Il serait temps que la mairie de Nice, à ses divers degrés, prenne conscience qu'il est utile d'écouter les bonnes recommandations et ne pas s'entêter dans la surdité ou l'orgueil de croire avoir toujours raison.
Le Bureau National