Le débat s'échauffe sur le gel du salaire des fonctionnaires

Publié le 19 Mai 2010

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A l'approche de la négociation salariale triennale entre Etat employeur et syndicats, le gouvernement exclut de baisser les rémunérations des agents publics. Mais, malgré un climat social tendu, la tentation de les bloquer est réelle.

 

Faut-il geler le salaire des fonctionnaires ? Alors que les plans de rigueur lancés par l'Espagne, la Grèce, l'Irlande ou le Portugal prévoient le gel ou la baisse des rémunérations des agents publics (« Les Echos » du 14 mai), la question se pose désormais en France. A l'approche de la négociation salariale triennale 2011-2013, fin juin, entre l'Etat employeur et les syndicats, «  le sujet n'est pas encore mûr mais il y a un vrai débat », confient plusieurs sources gouvernementales. Seule certitude : des baisses franches de salaires sont exclues, notamment car «  ce serait contre-productif avec la reprise de la croissance ».

 

Début mai, le Premier ministre, François Fillon, a donné le ton en annonçant des baisses marquées des dépenses de fonctionnement et d'intervention de l'Etat sur cette même période 2011-2013. C'est dans leur prolongement que les regards se tournent désormais vers la masse salariale des 2,5 millions de fonctionnaires d'Etat, dont le montant, environ 86 milliards d'euros, représente une petite moitié des dépenses globales de l'Etat.

 

Jusqu'ici, la tendance était de partir sur des bases proches des trois dernières années, avec des hausses du point d'indice (base du calcul du salaire) de 0,5 % à 0,8 %, pour un coût annuel de 400 à 600 millions d'euros. Mais la pression de Bruxelles et l'exemple des voisins européens donnent du poids aux partisans d'une plus grande rigueur. A l'opposé, d'autres font valoir que le climat social n'est pas propice à un gel que les syndicats jugeraient comme une «  provocation ».

Préparer les esprits

«  Ce n'est pas aux fonctionnaires de payer pour une crise dont ils ne sont aucunement responsables », prévient la CGT, très inquiète, comme les autres centrales, qu'un gel soit «  une hypothèse de plus en plus vraisemblable ». «  Les fonctionnaires ont déjà beaucoup été pénalisés ces dernières années. Il faut au contraire revaloriser réellement leur traitement », abonde la CFDT.


Pour préparer les esprits à une évolution du point d'indice qui restera à tout le moins très limitée, le gouvernement fait valoir que les autres mesures prévues en faveur des salaires (développement des primes individuelles, lancement de l'intéressement notamment) ne devraient pas être remises en cause. Reste que les primes individuelles ne concernent que les agents de catégorie A (la plus haute) et que l'intéressement devrait rester très limité l'an prochain.

Le débat pourrait aussi se porter sur la redistribution aux agents de 50 % des économies réalisées par le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux (500 millions d'euros par an). A ce stade, il ne semble toutefois pas probable de revenir sur cette promesse présidentielle, beaucoup estimant que le jeu n'en vaudrait pas la chandelle.

 

source : www.lesechos.fr

Rédigé par Admin

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