Nice-Matin : La police municipale azuréenne veut être mieux armée

Publié le 2 Février 2015

Nice-Matin : La police municipale azuréenne veut être mieux armée
Le Syndicat de Défense des Policiers Municipaux (SDPM) soutient l'armement des agents.

Le Syndicat de Défense des Policiers Municipaux (SDPM) soutient l'armement des agents.

La mort tragique d’une policière abattue par un terroriste à Montrouge relance le débat sur l’équipement des agents municipaux. L’Etat prête main-forte. Insuffisant pour les syndicats.

Clarissa Jean-Philippe, 26 ans, policière municipale à Montrouge (Hauts-de-Seine), avait été la première à tomber sous les balles d’Amedy Coulibaly, le 8 janvier.

Abattue parce qu’elle portait un uniforme, elle tournait le dos à son assassin et n’était pas armée.

« Son collègue n’était pas non plus armé.S’il avait pu riposter, peut-être aurait-on évité d’autres morts...», observe Stéphane P, policier municipal, à la tête d'un nouveau syndicat de police municipale.

Moins d’un sur deux est armé

Les attentats sanglants des 8 et 9 janvier ont relancé, le débat sur l’équipement des policiers municipaux.

Le drame de Clarissa s’ajoute à celui d’Aurélie Fouquet, tuée en service le 20 mai 2010. Elle, était armée.« Son collègue a pu se défendre, sinon il serait mort aussi », se souvient Stéphane.

Depuis les années quatre-vingt, les effectifs des polices municipales ont quadruplé en France pour atteindre 19479 hommes et femmes, répartis dans 4349 communes.

Ils ne sont que 43% à être armés. C’est pourquoi les syndicats militent pour un meilleur équipement, relayé par les élus locaux.

Pouvoir utiliser des armes automatiques

Christian Estrosi, le député-maire de Nice, qui préside la commission consultative des polices municipales, est également monté au front.Lui qui possède la plus forte police municipale de France, a demandé que ses 370 agents puissent recourir à des armes automatiques.

François Baroin, le président de l’Association des maires de France, et Christian Estrosi, ont rencontré lundi le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve sur ce sujet.

Le gouvernement a refusé de modifier le décret du 1er août 2014 qui limite l’armement professionnel des policiers municipaux, des convoyeurs de fonds, des personnes chargées de la surveillance de la SNCF, RATP, des agents de sécurité.

En revanche, il  a  accepté de mettre quelque 4.000 revolvers à disposition et d’aider à l’achat de 8.000 gilets pare-balles grâce à une enveloppe de 2 millions d’euros.

Les syndicats des policiers municipaux n’ont pas caché aussitôt leur déception, certains, comme à Roubaix, invoquant leur droit de retrait.

Le SDPM, par la voix de Patrick Santos, a commenté sans concession les « prétendues » annonces du ministre : « Ceux qui prétendent que les services de police municipale seront renforcés pratiquent la désinformation. Les maires resteront libres de ne pas armer les policiers municipaux. La participation de l’Etat dans le financement des gilets pare-balles est un dispositif déjà existant. La réalité se pose en ces termes: comment un policier municipal peut-il protéger la vie des administrés, s’il ne peut protéger sa propre vie ? »

Et Stéphane de surenchérir : « Pas question de devenir des cibles ».

www.nicematin.com

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Rédigé par SDPM

Publié dans #communiqués SDPM, #police municipale

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