Plan Banlieues par Emmanuel Macron

Publié le 23 Mai 2018

Au lieu d'un coûteux plan banlieues, le président de la République a préféré ce mardi faire appel à la mobilisation des élus, des habitants, des associations et des entreprises. Quelques mesures ont été annoncées et seront précisées cet été.

Pas de plan chiffré mais un changement de méthode pour rétablir l'égalité : des places en crèche aux stages de troisième en passant par des tests anti-discrimination, Emmanuel Macron a dévoilé ce mardiune série de mesures pour les quartiers défavorisés s'inspirant, en partie seulement, du  rapport Borloo . Tour d'horizon des principales mesures :

Les maires mobilisés sur la sécurité

Emmanuel Macron a tendu la main aux maires pour qu'ils l'aident dans le rétablissement de la sécurité des quartiers. Il promet d'aider  les élus prêts à mobiliser davantage leur police municipale. En contrepartie, les préfets avertiront systématiquement ces élus de la présence dans leur commune des radicalisés fichés S les plus sensibles (fichier FSPRT). Près de 20.000 personnes y sont recensées au total. Toujours sur la sécurité, le président a annoncé un plan de lutte contre les trafics de drogue pour juillet.

Le Ministre Gérard COLLOMB est annoncé auprès de la prochaine commission consultative des polices municipales, en juin prochain, mais le SDPM annonce déposer un recours contre la composition.

Testing anti-discrimination

Le chef de l'Etat va mobiliser en juillet les 120 plus grandes entreprises françaises pour qu'elles s'engagent dans l'embauche de jeunes des quartiers difficiles. Histoire de leur mettre un peu la pression, Emmanuel Macron a prévenu que des campagnes de tests anonymes de discrimination à l'embauche seraient menées dans 40 entreprises du SBF120 par an ces trois prochaines années.

Un plan « Coeur de quartier »

Emmanuel Macron a pointé la  paralysie de l'Agence nationale de la rénovation urbaine (Anru), mais il a promis de préserver cet outil. Pour relancer la machine de la rénovation urbaine, un programme « Coeur de quartier » sera lancé cet été en ciblant les opérations prioritaires d'urbanisme dans les quartiers difficiles. Elles profiteront de nouvelles procédures plus rapides, le président promettant de ramener à 6 mois la durée d'instruction des projets, contre 3 ans actuellement.

Il a également confirmé l'engagement dès le prochain projet de loi de finances 2019 de 1 milliard d'euros de l'Etat sur les 10 milliards prévus pour l'Anru. Il a été plus flou sur le projet de fondation de Jean-Louis Borloo et sur le rôle de la future agence nationale de cohésion des territoires.

Instance de recours sur l'équité territoriale

Jean-Louis Borloo  avait proposé dans son rapport une véritable Cour de l'équité territoriale chargée de scruter les politiques de réduction des inégalités d'accès aux services publics. Emmanuel Macron a préféré l'idée d'une « instance de recours pour les habitants comme les élus », renforcée par une évaluation parlementaire. Le dispositif sera précisé en juillet.

30.000 stages de troisième pour les quartiers

« Les stages en entreprise sont une obsession dans les quartiers car on n'arrive pas à y accéder », a insisté Emmanuel Macron. Jugeant ce sujet « dans l'angle mort des politiques publiques », le président a demandé aux entreprises et aux administrations de l'Etat d'offrir respectivement 15.000 stages de troisième. Une bourse aux stages sera mise en place d'ici à l'automne pour la prochaine saison hivernale.

Les prépas à l'apprentissage grandes ouvertes

« On a encore des places vides dans le centre de formations pour apprentis de Bobigny », s'est désolé le président. Les prépas à l'apprentissage seront ouvertes sans limite aux filières CFA issues des quartiers dès septembre.

Coups de pouces aux associations

« Mettre à l'échelle. » L'expression a été utilisée une dizaine de fois ce mardi par le chef de l'Etat à propos des initiatives de terrain qu'il souhaite voir répliquées plus largement. Une vingtaine de projets prioritaires sera ainsi dotée de moyens importants, Emmanuel Macron citant l'exemple de Voisin Malin, l'association créée par Anne Charpy qui connecte les habitants des quartiers populaires entre eux.

Le président a aussi promis aux associations de quartier plus de visibilité sur leur financement, dans le sport par exemple, à l'horizon du quinquennat. Le rapport Borloo dénonçait la course aux subventions qui épuise les associations par ailleurs frappées par la baisse des contrats aidés.

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