L'insécurité en France, les infos détaillées ville par ville

Publié le 5 Décembre 2013

 

Insécurité: le palmarès des villes de France

 

Violences aux personnes, vols de voitures, atteintes aux biens, violences physiques crapuleuses, cambriolages: L'Express a retenu 5 indicateurs pour établir son baromètre de la délinquance dans les quelque 37 000 communes françaises, qu'elles dépendent de l'une des 408 circonscriptions de sécurité publique (CSP, où intervient la police nationale) ou de l'une des 379 compagnies de gendarmerie (CGD). Vous pouvez consulter ce classement, réalisé avec l'aide de la société OpenDataSoft, par type d'agression, département, zone de police ou de gendarmerie ou, tout simplement, en tapant le nom de votre commune. Attention: les communes d'une même zone police ou d'une même zone gendarmerie ont le même classement (ainsi, Bobigny et Noisy-le-sec, qui dépendent toutes deux de la CSP de Bobigny ont-elles, comme toutes les communes qui en dépendent, le même taux de violence et la même place dans le palmarès). Les zones (police ou gendarmerie) classées "1" sont les zones les plus sûres.

 

 

TABLEAU GRAND FORMAT

 

Le baromètre de la délinquance secteur par secteur

 

Violences, vols: à travers cinq indicateurs clefs, L'Express a passé au crible tout le territoire grâce aux données de police et de gendarmerie. Domaine par domaine, des villes et des zones les plus sûres aux plus touchées, ce panorama illustre les disparités nationales en matière de sécurité.

         

Le baromètre de la délinquance secteur par secteur

Des policiers surveillent les rues de Saint-Denis, en banlieue parisienne, l'une des communes de France les plus mal placées dans le baromètre L'Express de la délinquance.

 

L'Express propose ici un état des lieux de la sécurité en France en 2012. Cinq grands indicateurs ont été retenus : les violences aux personnes, les atteintes aux biens, les violences physiques crapuleuses, les cambriolages et les vols d'automobiles. Pour chacun de ces domaines, nous avons passé au crible l'ensemble du territoire, et mis en évidence les villes et les secteurs plus ou moins sûrs, en zone police comme en zone gendarmerie. 


"Attention aux contresens, prévient toutefois Christophe Soullez, directeur de l'ONDRP, l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales. Ces statistiques ne reflètent pas la délinquance réellement vécue par les citoyens, mais seulement celle qui est enregistrée par les services de police et de gendarmerie." Cette précision est utile quand on sait que pour certains délits, comme les violences conjugales, à peine 1 victime sur 10 dépose plainte. 

 

Zones touristiques, zones à risques

 

Autre élément à prendre en compte : des changements de logiciels informatiques ont modifié la rédaction des procédures menées par les gendarmes, ce qui empêche de comparer les données de 2012 avec celles des années précédentes.  

 

Notre dossier se garde donc de dresser un bilan évolutif de la délinquance. 

 

L'enquête traite donc les données des 408 "circonscriptions de sécurité publique", la maille la plus fine de l'organisation policière, et des 379 "compagnies de gendarmerie départementales", leur équivalent chez les képis. Généralement, les circonscriptions de sécurité publique (police) ne comprennent que les villes en elles-mêmes et les communes les plus proches. 

 

A l'inverse, les zones dites "gendarmerie" ne couvrent que rarement leur commune de rattachement. Par exemple, la compagnie de gendarmerie d'Orléans ne couvre pas la ville, ni ses voisines directes, qui dépendent de la police, mais toutes les communes de l'arrondissement d'Orléans situées en dehors de l'agglomération. 

 

La forte présence des zones touristiques dans les tableaux mérite elle aussi une explication. Dans ce dernier cas, les données de la délinquance sont en quelque sorte " faussées" car elles sont calculées par rapport au nombre d'habitants réels du secteur en question et non par rapport à la population de passage (impossible à évaluer), ces milliers de touristes qui sont pourtant les premières victimes de cette délinquance. Les chiffres concernant ces zones-là sont donc à prendre avec prudence, du moins à relativiser. 

 

Les violences aux personnes

 

Ce type de violences est officiellement regroupé sous l'appellation " atteintes volontaires à l'intégrité physique " par l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales. Cet indicateur est sans doute celui qui exprime le mieux l'insécurité ressentie par la population, car il recense des délits du quotidien, telles que les petites agressions pour voler un portable ou un collier en or. 

 

Notre tableau liste, hors outre-mer les meilleurs et les pires taux par rapport au nombre d'habitants. Que ce soit en zone police ou en zone gendarmerie, les secteurs les plus calmes se situent dans le Massif central et dans le grand Sud-Ouest. Mention spéciale à la région de Clermont-Ferrand, qui compte trois commissariats et une gendarmerie parmi les plus tranquilles du pays.  

 

Plus surprenant, deux stations balnéaires importantes de la côte atlantique figurent parmi ces îlots de tranquillité : Arcachon et Saint-Jean-de-Luz. Leur clientèle, souvent âgée, peut dormir sur ses deux oreilles. 

 

A l'autre bout du tableau, en zone police, les commissariats les plus touchés sont tous situés en Seine-Saint-Denis, avec un pic de plus de 28 violences aux personnes pour 1 000 habitants à Saint-Denis (contre 11,2 en moyenne nationale). 

 

En zone gendarmerie, le secteur très urbanisé de Montmorency (Val-d'Oise) se révèle le plus dangereux, devant deux régions touristiques : Saint-Tropez et le sud-est de la Corse. Juste derrière, pointent deux zones plus rurales, autour de Cambrai (Nord) et de Vitry-le-François (Marne). 

 

Cette fois, il n'est pas question de violence, mais avant tout de cambriolages et de vols de voitures ou d'autoradios. 

 

En zone police, la moyenne globale est de 47,5 délits pour 1 000 habitants, mais elle est largement inférieure à 20 dans les cinq premiers commissariats de notre tableau, tous situés dans de petites cités industrielles vieillissantes de l'Est et du Nord, des secteurs en déshérence où il n'y a plus guère à voler, ni dans les maisons ni dans les voitures... 

 

Dans le même temps, les commissariats installés dans les stations touristiques comme Le Touquet, Agde ou Chessy (Disneyland) croulent sous ces atteintes aux biens dont sont victimes touristes et résidents secondaires. Dans deux villes, Nîmes et Saint-Denis, elles dépassent le taux de 75 pour 1 000, mais ces communes ne sont pas les seules à afficher de piètres performances : Nice, Avignon, Lille, Montpellier, Toulouse et Marseille enregistrent également des taux de plus de 70 pour 1000. 

 

Comme le montrent les statistiques en zone gendarmerie, les campagnes sont moins touchées par le phénomène, avec une moyenne de 20,8 atteintes aux biens pour 1000 habitants. Mais les disparités sont grandes, là aussi, entre des compagnies de gendarmerie du Sud-Ouest et du Centre, du Cantal au Pays basque, qui affichent des taux inférieurs à 10 pour 1 000, quand d'autres dépassent allègrement les 40 pour 1 000.  

 

Les pires résultats sont enregistrés dans des zones touristiques (Saint-Tropez, Porto-Vecchio et Albertville, qui couvre les stations savoyardes). En Camargue (Arles et Vauvert), les touristes sont moins présents, mais les atteintes aux biens tout aussi nombreuses. 

 

Les violences physiques crapuleuses

 

Cet indicateur, "sous-ensemble des violences aux personnes" est le plus révélateur des disparités territoriales en matière de délinquance. Presque totalement absentes des infractions enregistrées dans des dizaines de commissariats et de brigades de gendarmerie, les violences physiques dites "crapuleuses" (essentiellement les vols avec violences) sont l'apanage des zones les plus urbanisées. 

Elles culminent en Ile-de-France et dans le Sud-Est. Un habitant de Saint-Denis a 89 fois plus de chances d'être victime d'une violence physique crapuleuse que celui de Guilherand-Granges (Ardèche). Dans les zones rurales où est présente la gendarmerie, le fossé est encore plus large : entre les délits enregistrés autour d'Aurillac (Cantal) et ceux qui le sont dans le secteur de Montmorency (Val-d'Oise), le rapport est de 1 à 132... 

 

Les cambriolages


Les résidences secondaires sont bien les proies privilégiées des cambrioleurs. En zone police, le secteur d'Agde (Hérault) affiche les plus mauvais résultats avec près de 19 cambriolages enregistrés pour 1 000 habitants (à peine 6,4 en moyenne nationale). Et dans les zones contrôlées par la gendarmerie, le secteur de Gassin-Saint-Tropez ferme la marche avec plus de 11 délits pour 10000 habitants. 

 

A l'opposé géographique, le département de la Manche compte trois commissariats (Cherbourg, Coutances et Granville) ainsi que deux compagnies de gendarmerie (Cherbourg et Saint-Lô) parmi les plus calmes de France sur le front de la cambriole. 

 

C'est en grande couronne parisienne et dans le Sud-Est que l'on vole le plus de voitures. En zone police, la circonscription de Mitry-Mory (Seine-et-Marne) enregistre 7,4 vols pour 1 000 habitants, soit 30 fois plus que celle de Mende (Lozère). Très mauvais résultats aussi à Vitrolles (Bouches-du-Rhône) et à Nîmes (Gard).  

 

En zone gendarmerie, les vols sont un peu moins nombreux, mais les écarts plus importants : de 1 à 43 entre la compagnie de Mayenne (0,16 vol de voitures pour 1 000 habitants) et celle de Montmorency, qui en affiche 6,7. Avec la Mayenne, l'Auvergne et le Limousin comptent parmi les régions où on vole le moins d'automobiles. 


[www.lexpress.fr]

Rédigé par SDPM

Publié dans #presse et sécurité

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