La policière tuée inhumée aujourd’hui
Publié le 26 Mai 2010
Des fleurs à l'endroit où Aurélie Fouquet a été abattue le jeudi 20 mai dernier à Villiers-sur-Marne
L’émotion promet d’être à son comble, aujourd’hui à Villiers-sur-Marne. En présence du président de la République, Nicolas Sarkozy, proches et anonymes se presseront aux obsèques d’Aurélie Fouquet, abattue jeudi matin par un commando qui s’apprêtait à attaquer un fourgon blindé.
Cette maman âgée de 26 ans est la première policière municipale tuée dans l’exercice de ses fonctions. Parallèlement l’enquête progresse : Malek Khider a été mis en examen pour « assassinat, tentative d’assassinat et association de malfaiteurs ». Khider a avoué appartenir au commando mais nie avoir été présent au moment de la fusillade. Mais, alors que deux autres membres de l’équipe ont été identifiés et que des arrestations pourraient survenir dans les heures qui viennent, les procès-verbaux transmis au juge d’instruction, dont France-Soir a eu connaissance, sont émaillés de nombreuses « coïncidences » qui ont permis aux enquêteurs de mettre au moins un nom sur les membres du commando.
Beaucoup de promeneurs
Tout débute deux jours avant la fusillade. Un promeneur découvre à Vincennes une Renault Master avec une fausse plaque. Il le reconnaît tout de suite, c’est celui qui lui a été volé il y a quelque temps : l’enseigne commerciale de son entreprise figure toujours dessus. Il téléphone à un commissariat du Val-d’Oise où il avait porté plainte, celui-ci alerte son homologue de Vincennes. Un équipage de la BAC est dépêché sur place. Là, les policiers décrètent que les Renault Master sont des véhicules souvent utilisés par les braqueurs de fourgons blindés et décident de passer l’information à leurs collègues de la brigade de répression du banditisme (BRB). Ceux-ci se déplacent, découvrent trois utilitaires suspects et entament une surveillance qui ne donne rien. Le lendemain, quand ils reviennent, les véhicules ne sont plus là. Les policiers ne feront le rapprochement avec la fusillade qu’une fois le signalement d’une fourgonnette donnée sur les ondes. Nulle part dans les procès-verbaux n’est mentionné le mouchard – une balise GPS – placé dans au moins un utilitaire, information révélée par France-Soir et non démentie par la préfecture de police.
Proche du « Chinois »
Toujours selon la procédure, les enquêteurs retrouvent la trace du Renault Master après la fusillade quand un policier, qui avait travaillé sur le fameux utilitaire, marche à Champigny-sur-Marne et reconnaît… le véhicule stationné dans une rue. L’antigang est prévenu et se met en planque dans les environs. Dans la soirée est repéré Malek Khider, qui a accompagné son fils à un match de hockey. Cet ancien proche de Jean-Claude Bonnal, dit le « Chinois », passe à côté du Master, qui est garé à proximité de chez lui. Dans sa main, un sac décrit comme suspect. En fait, il ne s’agit pas du kalachnikov et des armes de poing, qu’il a cachés depuis le matin dans le jardin de son voisin, mais de la crosse de hockey et du reste de l’équipement de son fils. Mais c’est suffisant pour l’interpeller quelques instants plus tard à son domicile. « C’est cousu de fil blanc, mais les policiers n’avoueront jamais qu’ils ont placé un mouchard… » croit comprendre une source judiciaire.
Interrogé, le parquet de Paris refuse de « confirmer ou infirmer » nos informations. « Dans cette affaire, nous avons pour principe depuis le début de ne pas parler afin d’éviter de saboter le dossier. L’essentiel, c’est que les hommes du commando soient interpellés et jugés. »