Villepinte: tiré du lit et exécuté sous les yeux de ses parents
Publié le 10 Avril 2011
Stéphane Sellami et Eric Bureau avec AFP | Publié le 10.04.2011, 08h37 | Mise à jour : 12h40
Un jeune homme de 21 ans a été abattu, ce dimanche matin, vers 5 h 30 dans le pavillon de ses parents, avenue de Jussieu à Villepinte (Seine-Saint-Denis) par quatre hommes, encagoulés et munis d’une arme de poing. La victime a été surprise dans son sommeil.
Selon les premiers élements de l’enquête confiée à la brigade criminelle de Paris, les quatre auteurs, - habillés de combinaisons noire et porteurs de gilets pare-balles -, seraient rentrés par la porte du garage qu'ils défoncent.
«Ils ont tapé à la porte en criant: ouvrez la porte, Police!»
Interrogé ce matin un voisin est sous le choc. Les larmes aux yeux, il témoigne: «Bilal était ami avec mon fils. Ils venaient de rentrer d'une semaine de vacances aux sports d'hiver. Sa famille est sans histoires, le garçon était tranquille, sportif».
«Il ont tapé à la porte en criant: ouvrez la porte, Police!», raconte encore ce voisin en disant que la soeur de la victime, effarée, est venue les réveiller pour les informer du drame.
«C’est un nouveau meurtre commis avec une arme de poing en Seine-Saint-Denis, dénonce Stéphane Pelliccia, secrétaire régional adjoint pour le syndicat de police Unsa. Nous dénonçons depuis plusieurs mois, la facilité avec laquelle les armes circulent dans ce département. Nous en avons encore un tragique exemple ce matin».
Le jeune homme, était «connu pour des petits faits de délinquance sans plus», des faits de recel et de violences, selon une source policière. «C'est certainement une affaire de réglement de comptes, peut-être sur fond de trafic de stupéfiants. (...) On sait que la victime devait quelque chose à une autre bande, il avait peut-être une dette», poursuit une autre source.
Une exécution de type mafieux
Le jeune homme avait déjà eu affaire à la police, mais «ce n'était pas de la grande criminalité», relève une source proche de l'enquête qui ajoute: «C'est en tout cas extrêmement rare de voire ce genre d'exécution de type mafieux dans le secteur», relève cette source.
«Il est de plus en plus facile de trouver des armes à feu dans le 93, les délinquants semblent de plus en plus déterminés et n'hésitent pas à s'en servir», observe, de son côté, le secrétaire-régional Unsa-Police, Stéphane Pelliccia, qui s'est rendu sur les lieux de l'exécution.
Villepinte a d'ailleurs été le théâtre d'une autre exécution le 4 mars. Un homme d'affaires russe, qui venait d'atterrir à l'aéroport de Roissy-Charles-De-Gaulle, avait été abattu d'une balle dans la tête dans un autre quartier pavillonaire de la ville. Un ressortissant d'un pays du Caucase a été interpellé dans cette enquête, également menée par la brigade criminelle.