Au sujet de la Police Municipale de Paris : position du SDPM

Publié le 6 Juillet 2021

Photo : ville de Paris.

Photo : ville de Paris.

Hier, nous vous avons livré une tribune de notre ami, le commissaire divisionnaire honoraire Olivier DAMIEN, concernant la Police Municipale de Paris. Nous vous livrons aujourd'hui, la position du SDPM sur le sujet de l'augmentation des compétences des policiers municipaux, une juste répartition du travail de sécurité entre les villes et l'Etat central et bien entendu, la création de la PM de Paris.

Le SDPM estime que les policiers municipaux disposent, globalement, de suffisamment de compétences pour traiter la délinquance de voie publique, c'est à dire la délinquance de proximité et qu'il serait une erreur de sortir les agents de police municipale de l'espace public pour les enfermer dans des bureaux à taper moultes procédures. 

D'une part, une augmentation des "compétences" doit donc être strictement limitée et encadrée pour que les policiers municipaux restent des policiers de terrain. D'autre part, si l'on veut "up-grader" les policiers municipaux, il convient de le faire globalement en prenant en considération leurs légitimes revendications sociales, qui sont prioritaires, au côté de l'armement à feu généralisé.

Néanmoins, l'on peut améliorer leur qualité de travail en permettant notamment, un accès facilité et généralisé aux fichiers (FOVES, FNA, FPR en sus du SNPC et SIV), comme nous l'avons déjà expliqué, notamment concernant le projet de Loi sécurité globale retoqué partiellement par le Conseil Constitutionnel (lire ici↗).

Nécessairement, il doit être mis en place, une refonte de la sécurité globale en France, en répartissant clairement les compétences entre l'Etat central, et les communes. Les maires ne peuvent se retrancher sans cesse, derrière l'argument selon lequel la sécurité est du rôle régalien de l'Etat, car ils sont légalement responsables - au nom de l'Etat qu'ils représentent dans la commune - de la sécurité. Et c'est à ce titre de représentant de l'Etat dans la commune, qu'ils disposent de compétences propres (OPJ et détenteurs de pouvoirs de police administrative).

S'agissant de la police municipale de Paris, nous sommes contre sa création en l'état : Sous prétexte que cette police municipale serait vouée uniquement à des tâches de prévention, de tranquillité et de salubrité, faisant d'elle une police "alternative" comme l'indique la mairie de Paris, les agents ne seront pas armés.

Vaste mensonge : la police municipale de Paris sera confrontée de plein fouet à l'insécurité et à la délinquance, comme le sont déjà les agents  de la sécurité de la ville de Paris. D'ores et déjà, ces agents font de la sécurité et de la lutte active contre la délinquance, et sont clairement exposés, sans être armés.

L'hypocrisie des politiciens de la ville de Paris est patente : ils exposent consciemment leurs agents à l'insécurité mais ne veulent pas les protéger sous des arguments fallacieux. Ils tordent la réalité pour la faire correspondre à une prétendue conception idéologique qu'ils savent pertinemment dépassée et inapplicable.

En retour, ils peuvent compter sur le SDPM, pour les mettre devant leurs responsabilités politiques, morales et juridiques, pour mise en danger de la vie d'autrui, si par cas un futur policier municipal de Paris se verrait dans l'exercice de ses fonctions, blessés ou pire, sans avoir pu se défendre. A noter également qu'un tel policier ne serait pas en mesure de défendre la vie des administrés le cas échéant.

En foi de quoi, le SDPM va adresser une sommation à Mme HIDALGO, selon les formes légales afin lui notifier officiellement la position du SDPM et engager la responsabilité de Mme le Maire, le cas échéant.

Le Bureau national

 

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