La Madeleine : délinquance, sentiment d'insécurité, le malaise des habitants du quartier de Berkem
Publié le 1 Mai 2010
| ON EN PARLE |
Le mal-être des habitants du quartier de Berkem, latent et silencieux depuis de longs mois, ...
s'est enfin exprimé. Il aura fallu pour en arriver là une succession de faits de délinquance suivie d'une pétition de riverains à destination de Sébastien Leprêtre. Le maire de La Madeleine a fait face en provoquant une réunion publique. C'était mercredi, salle Saint-Vital, en présence de représentants des polices municipale et nationale. Près de cent personnes ont pu livrer leurs sentiments, entre colère, malaise et peur.
Les faits. Le début d'année a été marqué par une augmentation des faits de délinquance : cinq voitures brûlées (deux faits distincts), huit cambriolages (pour 5 à la même période en 2009), huit vols de voitures (2) et de nombreuses dégradations de biens privés et publics. Les habitants sont aussi confrontés depuis mars à des rodéos de deux-roues. La semaine dernière, la police nationale a procédé à huit interpellations pour des faits commis dans le quartier.
Paroles d'habitants. Une dame : « Agression avec blessures, tentative de vol, menace de mort sur mon fils, pneus crevés... Il y a aussi le problème de la vitesse. » Une autre : « Il y a une quinzaine de jeunes devant ma fenêtre, ils donnent des coups de pieds dans ma porte. Je pète un câble. » Un autre : « La police municipale s'est fait insulter dans le jardin public. » Une femme : « Parfois, il y a une dizaine de jeunes avec des chiens. Dès fois, ça me fait peur ces jeunes avec des capuches. » Un homme : « On se sent abandonnés (sentiment largement partagé). Le problème, c'est 10 à 20 personnes qui font le foin. Il faut plus de présence policière. » Un autre : « L'important, c'est de redonner un aspect plus paisible au quartier. Il y a un sentiment d'impunité. S'il n'y a pas eu de blessés ou de morts, c'est un miracle. »
« Une zone de non droit »
Un homme, au maire : « Il faut donner une vie à ce quartier, vous l'avez promis. Moi je vois des jeunes qui tournent en rond. » Un autre habitant : « On souhaite qu'il y ait une prise de conscience, c'est une zone de non droit, et c'est pas parce qu'il y aura une ronde de la police municipale que ça changera. » Une femme : « Si ces jeunes sont responsables, qu'est-ce qu'on propose pour eux ? » Le représentant du FCP (Formation, culture prévention) : « Les actions se font à partir de la volonté des jeunes. » Un homme interroge : « Mais qu'est-ce qu'on fait avec les réfractaires ? » L'éducateur : « C'est très très dur de les accrocher à un projet. On les rencontre souvent, mais il faut aussi nous laisser le temps de travailler... » •
GILLES CONTRAIRE